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La médecine traditionnelle à travers les âges
    L'histoire des plantes médicinales remonte à l'aube de l'humanité.
    Ainsi, au fil des millénaires, les hommes ont appris à connaître les plantes et à en cerner les vertus thérapeutiques.


    Plusieurs théoriciens, à diverses époques, ont entrepris de recenser les plantes médicinales et d'expliquer leur action sur l'organisme.

    Dès 3000 av. J-C, l'épanouissement de la civilisation en Egypte, au Moyen-Orient, en Inde et en Chine, s'est accompagnée d'une utilisation plus élaborée des plantes. C'est vers 500 av. J-C que, dans les civilisations les plus avancées, la médecine se sépare progressivement de l'univers magique et spirituel dans lequel elle s'était enfermée. De nombreuses théories médicales seront élaborées. Si les théories européennes, hindoues et chinoises diffèrent, en revanche elles partagent toutes l'idée que la maladie est provoquée par un déséquilibre de l'organisme, le but du guérisseur étant de rétablir cet équilibre, le plus souvent à l'aide de plantes.

    Voici, à travers les siècles, quelques ouvrages marquants sur les plantes médicinales et leurs auteurs

  • 1500 av.J-C :
    Plus ancien recueil consacré aux plantes médicinales : le papyrus égyptien Ebers, qui répertorie plus de 85 plantes. Les Veda, poèmes épiques hindoues contiennent des témoignages de la connaissances des plantes.

  • 400 av.J-C :
    Le Charaka Samhita succède aux Veda et décrit environ 350 plantes médicinales.

  • 460-v.377 av.J-C :
    Le grec Hippocrate, surnommé le « père de la médecine », recense plantes, remèdes et traitements dont les applications restent valables aujourd'hui encore.

  • 1er siècle ap.J-C :
    Médecin grec, Dioscoride est l'auteur du premier herbier rédigé en Europe : De materia medica, qui recense environ 600 plantes et qui aura une influence considérable sur la médecine occidentale.

  • v.131-v.201 :
    Médecin de l'empereur Marc Aurèle, Galien, aura aussi une influence non négligeable sur le développement de la médecine par les plantes.

  • 23-79 :
    Amiral, écrivain et naturaliste, le romain Pline l'Ancien a écrit une Histoire naturelle en 37 volumes.

  • Ve-XVe siècles :
    Les arabes (Rhazès, Avicenne), puis les moines en Europe, enrichirent et traduisirent les travaux sur les herbes médicinales de leurs illustres prédécesseurs grecs et romains.

  • IVe-XIVe siècles :
    On conserve le souvenir de sainte Hildegarde, « la sainte guérisseuse », dont les traités, connus sont sous le nom de Physica.
    L'école italienne de Salerne a marqué la médecine de son temps.

  • 1493-1541 :
    Paracelse, surnommé le « père de la chimie », a établi un parallèle entre dosage et toxicité des plantes. Il a aussi affirmé la supériorité des plantes locales, sur les espèces importées.

  • 1616-1792 :
    Nicholas Culpeper partagera cette prédilection pour les plantes locales et rédigera un célèbre herbier intitulé : The English Physician ou The Complet Herbal, encore réédité de nos jours.
    Louis XIII fonde en 1635 à Paris le Jardin du Roy, ancêtre de l'actuel muséum national d'histoire naturelle.
    Tournefort, botaniste, ramènera d'Orient en 1792, 1356 plantes nouvelles !
    En 1735, les efforts de classification aboutissent grâce à Carl Von Linné.

    D'autres ouvrages, tel que le Pen Tsao (Traité des Simples), écrit par l'empereur chinois Chen Nong (Chi'en Nung) il y a 4 000 ans, ont non seulement marqué leur époque mais sont aussi, pour certains, encore d'actualité aujourd'hui. En remontant encore plus loin dans le temps, rappelons que les sumériens notaient des prescriptions sur des tablettes d'argile. Les grandes civilisations précolombiennes possèdaient aussi des traditions phytothérapiques.

    Sources bibliographiques
  • Norman Shealy C. Encyclopédie des remèdes naturels. Ed. Könemann, 1999, Cologne.
  • Larousse. Encyclopédie des plantes médicinales. Identification, Préparation, Soins. Paris, 2001.

La médecine Ayurvédique
    Médecine traditionnelle pratiquée en Inde et au Skri Lanka, la médecine ayurvédique constitue, comme la médecine traditionnelle chinoise, un système de soin global, visant à contribuer à un mode de vie et non à intervenir en tant que traitements occasionnels.

    Le terme « Ayurveda » signifie « savoir sur la longévité » (de deux mots indiens : ayur, « longévité » et veda, « connaissance » ou « science »). A la fois, manière de vivre et système thérapeutique, l'Ayurveda englobe des disciplines aussi variées et différentes que la médecine, la philosophie, la science, la spiritualité, l'astrologie et l'astronomie. Son objectif final est la réalisation de soi et la relation harmonieuse avec le monde.

    Si l'Ayurveda est ancienne de plus de 3000 ans, elle demeure une pratique médicale élaborée qui apparaît pouvoir traiter et prévenir bien des affections contemporaines face auxquelles la médecine occidentale reste parfois encore impuissante.

    Système holistique unique, l'Ayurveda est fondé sur une approche globale de l'homme à la fois physique, mentale et spirituelle. L'ayurveda repose sur l'idée que chaque chose et chaque être dans l'univers est animé d'une force vitale ou « prana », une énergie variable selon les circonstances, l'environnement, le régime alimentaire, le mode de vie, l'entourage . Certaines de ces variations peuvent être négatives, et pour que la majorité soient positives, il faut apprendre à vivre de façon équilibrée. Le souffle vital contrôle les fonctions de chaque cellule, pensée, émotion et action, de telle manière que tous les aspects de la vie, y compris nourriture et pensées, affectent la qualité de notre énergie et donc de la santé.

    Pour la médecine ayurvédique chaque prescription médicale est unique et chaque individu doit être traité de façon personnalisée. L'art du praticien repose sur sa capacité à cerner avec précision la constitution de chacun (à travers ses antécédents, sa conformation, ses traits de visage, les lignes de sa main, sa peau, son type de cheveux), et à diagnostiquer les causes du déséquilibre afin de traiter le patient en se basant sur ces données. Les deux critères essentiels qui fondent le diagnostic sont toutefois l'apparence de la langue et le pouls.

    L'Ayurveda offre des remèdes naturels à base d'herbes pour contrecarrer les déséquilibres de l'organisme, et propose d'améliorer la santé psychique et somatique grâce à diverses techniques, telles que purifications, régimes alimentaires, exercices, méditation, yoga, règles spirituelles .Tous ces traitements sont classés selon leurs effets sur les trois « doshas ».



    Quelques bases fondamentales

  • L'énergie est constituée de 5 éléments : l'éther, l'air, le feu, l'eau et la terre, qui ensemble forment la matière. Notre corps est une combinaison de ces différents éléments.
  • Ces 5 éléments sont présents dans les 3 grandes forces fondamentales ou « doshas » qui régulent l'ensemble des processus physiques et mentaux : « vata », principe de vent fait d'air et d'éther, « pitta », principe de feu constitué du feu et de l'eau et « kapha », principe d'eau, composé de la terre et de l'eau. La condition principale d'une bonne santé repose sur un équilibre convenable entre les « doshas ». La maladie est provoquée par une rupture de cet équilibre.
  • Il existe 7 centres d'énergie ou « chakras », situés le long de la colonne vertébrale, depuis la tête jusqu'à la base de la moelle épinière et dont le blocage favoriserait l'apparition de la maladie.

    Sources bibliographiques
  • Norman Shealy C. Encyclopédie des remèdes naturels. Ed. Könemann, 1999, Cologne.
  • Larousse. Encyclopédie des plantes médicinales. Identification, Préparation, Soins. Paris, 2001.


La médecine traditionnelle occidentale
    Toutes les cultures se sont distinguées au fil des siècles par une approche personnalisée de la santé et la mise au point de thérapeutiques originales. Plantes locales, coutumes et croyances sont à la base d'une pratique différente d'un pays à l'autre, d'une région à l'autre. Encore aujourd'hui, en marge de la pharmacopée classique et conventionnelle, les villages du monde entier ont recours à une médecine à base de plantes, se référant à une sagesse ancestrale et à une connaissance intuitive et « par expérience » du corps et de ses modes de défense.

    La médecine traditionnelle a pour vertu d'agir en harmonie avec l'organisme en lui permettant d'être le propre acteur de sa guérison.

    Les sagesses médicales, quel que soit le continent, prennent en compte les facteurs émotionnels de la vie du malade et incluent une dimension psychologique au soin. Elles ont pour référence une identité « cosmique » de l'être humain, en lien avec tous les éléments et les personnes qui l'entourent. La plupart des médecines traditionnelles intègrent une dimension spirituelle en lien ou non aux religions officielles des pays et font référence au sens sacré de la vie. La dimension sacrée du soin permet de restituer le respect dû à la personne malade, qui peut alors se réconcilier avec elle-même et participer pleinement à sa guérison. Les pratiques pourront être des exercices de yoga, des rituels symboliques ancrés dans le sens profond de la vie ou l'usage de plantes, issues de la nature, de la Terre Nourricière.

    En Occident, les médecines traditionnelles et les médecines dites « naturelles » deviennent complémentaires de la médecine classique et connaissent un succès grandissant.

    Ces médecines ont été surnommées « médecines douces » ou « médecines alternatives » en comparaison à la médecine classique et à sa technicité souvent un peu rude, faisant abstraction des sentiments du patient mais aussi du médecin. Ces médecines complémentaires ont permis de réintroduire dans les sociétés occidentales, comme dans les sagesses ancestrales, le souci de l'autre. Ces médecines considèrent l'être humain dans sa globalité et tiennent compte de toute sa complexicité à la fois physique, mais aussi mentale, sociale, spirituelle et culturelle. Ecoute, prise en compte du psychisme et du corps dans sa globalité, patience, constituent les bases de ces médecines douces.
    C'est le fondement même de l'éthique qui place « l'être humain au-dessus du but absolu de la science ou de l'art ».

    Actuellement, on assiste à une évolution vers une recherche convergente entre les deux types de médecines : recours aux naturopathes pour aider les patients à mieux supporter certains traitements lourds, anesthésies pré-opératoires par acupuncture, remise au goût du jour de la phytothérapie, nouvelle approche humaniste des soins dans certains hôpitaux (massages des enfants prématurés, ethnopsychiatrie, soins palliatifs de fin de vie.).
    Hélas nous n'en sommes encore qu'aux balbutiements et ces initiatives mériteraient d'être plus largement répandues !

La médecine traditionnelle africaine
    La médecine traditionnelle africaine a su traverser des millénaires et elle porte non seulement un savoir mais une conception du monde, une spiritualité, une sagesse. Ce savoir très vaste, très élaboré, non figé est dynamique et capable de s'adapter aux pathologies contemporaines.

    Le tradipraticien exerce la médecine traditionnelle dont les savoirs sont transmis oralement de générations en générations. Comme dans beaucoup de civilisations, soigner relève d'une fonction sacrée. La médecine africaine a ses propres méthodes de formation. Celle-ci exige environ 15 ans auprès d'un maître qualifié et d'autres maîtres vers lesquels vous êtes dirigés. Cela demande aussi beaucoup d'efforts physiques car l'on cumule les activités de pharmacien et de médecin.

    La médecine traditionnelle africaine se pratique dans le respect de l'HOMME mais aussi de celui des PLANTES.

  • Le malade est considéré comme une personne dans sa totalité et dans ses relations avec le monde visible et invisible.
  • Les Plantes médicinales sont respectées en tant qu'êtres animés qui vont donner le meilleur d'elles-mêmes pour le soulagement des hommes. Avant de procéder à la récolte (racines, écorces, feuilles, fleurs ou fruits) des salutations leur sont adressées intérieurement. Des prières peuvent accompagner la cueillette demandant pour tous les malades qui les recevront, l'efficacité des médicaments qui seront ultérieurement préparés.
  • La préparation des médicaments doit s'accomplir dans un lieu calme avec concentration, paix de l'esprit et du corps.
  • " le thérapeute soigne mais c'est Dieu qui guérit ".
  • La médecine africaine prescrit des associations de plantes synergiques ou complémentaires et elle dispose de multiples traitements.

    Principes généraux des traitements à partir de la médecine africaine

    Les traitements traditionnels tiennent compte de la gravité et de l'ancienneté de la maladie, des divers types de lésions à traiter ou à prévenir, des cas particuliers que représentent les enfants et les femmes enceintes.
    La maîtrise des traitements demande une longue pratique ainsi qu'une connaissance approfondie des vertus des plantes, des propriétés nouvelles obtenues par leurs diverses associations ou les modes de préparation mis en ouvre.

    Les règles de chaque traitement sont assez similaires :
    Par exemple pour la LEPRE, les traitements sont conduits selon le schéma suivant :
  • Traitement préparatoire dont le but est l'élimination des toxines qui encombrent l'organisme et qui ont été accumulées au cours de la longue incubation de la maladie dans les cas les plus avancés.
  • Traitement d'attaque comportant entre autres, des préparations tonifiantes
  • Traitement de fond qui se déroule en étapes successives avec changement des préparations médicamenteuses administrées.
  • Traitement final destiné à consolider les résultats acquis.
  • Traitement de sécurité pour entraver le risque de rechute.
  • Les préparations médicamenteuses utilisées interviennent dans tous les aspects de la maladie. Leurs vertus sont les suivantes : action dépurative, antibactérienne, tonique, affaissement des lépromes, recoloration des tâches cutanées, normalisation de la peau,., cicatrisation des ulcérations et des maux perforants plantaires
  • Traitement des troubles psychiques

    Par exemple, pour une maladie contagieuse telle la tuberculose, la médecine traditionnelle africaine procède de la façon suivante:
  • 1. faire disparaître la contagiosité du patient
  • 2. lutter contre les divers signes accompagnateurs : toux, fièvre, asthénie,hémoptysies
  • 3. si nécessaire, donner des traitements protecteurs pour l'entourage

    Le risque de résistance des germes ne peut qu'être éliminé du fait de la complexité des préparations médicamenteuses. Les bacilles ont en face d'eux tout un ensemble de substances actives que l'on peut faire varier au cours du traitement.
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